Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/137

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Une mention particulière doit être faite, dans ce chapitre, de l’adaptation des infiniment petits aux invertébrés qui les transmettront plus tard. Il est difficile, sinon impossible, de déterminer à qui, du vertébré sensible ou de l’invertébré vecteur, l’agent pathogène s’est d’abord adapté. Les spirochètes qui causent les fièvres récurrentes se rapprochent au point de vue de leurs caractères d’êtres analogues qui vivent dans la matière organique en décomposition. À tel titre, ils se rencontrent dans l’intestin d’où il est logique de croire que, sous l’influence d’une cause quelconque, ils puissent émigrer dans le sang. Si les choses se sont ainsi passées à l’origine, l’invertébré, suceur du sang du vertébré, a trouvé le spirochète dans ce sang, et c’est ainsi que, peu à peu, le spirochète s’est habitué à lui. L’invertébré serait donc, dans l’ordre chronologique, le second facteur. Il serait difficile de soutenir la même opinion en ce qui concerne l’hématozoaire du paludisme. Les formes sexuées qui existent dans le sang du malade ne peuvent se féconder que dans l’organisme du moustique. Pour être sincère, ces opinions, aussi bien les unes que les autres, sont très fragiles.

Transmis d’abord par un invertébré, l’agent pathogène peut acquérir une si parfaite adaptation