Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/140

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les reconnaîtrions-nous, comment soupçonnerions-nous même leur existence avant qu’elles aient revêtu leur costume de symptômes. Il faut donc aussi bien se résigner à l’ignorance des premiers cas évidents. Ils seront méconnus, confondus avec des maladies déjà existantes et ce n’est qu’après une longue période de tâtonnements qu’on dégagera le nouveau type pathologique du tableau des affections déjà classées.

Pour qu’on la reconnaisse plus vite, il faudrait que l’infection nouvelle soit d’importation exotique et douée d’un pouvoir marqué de contagiosité, telle autrefois la syphilis à son débarquement en Europe. Le monde est devenu trop petit pour que cette hypothèse se réalise et, d’ailleurs, il ne s’agirait pas, dans ce cas, d’une maladie inédite. Quant à saisir le mal lors de ses premiers essais, la chose est irréalisable. Le secret restera fermé à nos investigations.

Il y aura donc des maladies nouvelles et nous n’en saurons pas plus sur la naissance de ces maladies que sur l’origine première de celles dont nous souffrons aujourd’hui et dont certaines sont plus vieilles que l’histoire.