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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/141

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VIRULENCE ET MUTATION BRUSQUE

Nous avons, jusqu’à présent, considéré la virulence comme un fait d’adaptation progressive de l’infiniment petit à l’organisme de l’être supérieur. Une adaptation lente est indiscutable dans l’ordre expérimental. Nous en avons cité des exemples. La restitution au microbe du charbon de sa virulence perdue, l’exaltation ultérieure de cette virulence sont, de ces exemples, les plus connus et les plus démonstratifs. Nous connaissons, d’autre part, des faits nombreux de changement dans l’évolution des maladies naturelles, ce qui implique des modifications dans la virulence des microbes qui les causent.

L’adaptation progressive suffit si bien à expliquer l’origine des maladies infectieuses que nous n’avons point laissé supposer jusqu’à présent qu’une autre hypothèse y puisse aussi convenir.

Tout n’est pas transformation lente dans les opérations de la nature. Aux théories évolutionnistes se sont ajoutées, substituées même pour certains, les opinions mutationistes. La mutation est un changement brusque dans un caractère. On peut se demander si la virulence, l’aptitude