Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/145

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semble bien démontré, en outre, ainsi que Netter l’a fait judicieusement remarquer, que, depuis qu’on emploie dans la majeure partie des instituts vaccinogènes la méthode de passage de la lymphe vaccinale par lapin afin de purifier les semences, le virus de la vaccine ait une tendance fâcheuse à envahir l’organisme et à se fixer sur l’encéphale.

On ne peut donc ignorer aujourd’hui que la virulence des microbes peut subir de brusques modifications dans le sens d’une activité plus grande. Ces faits ne sauraient toutefois prouver que le passage d’un microbe de l’état saprophyte à l’état pathogène puisse se réaliser de la même manière. Ils donnent seulement à penser que cette transformation brusque n’est pas impossible. Si elle s’est réalisée au cours des siècles, elle a pu jouer son rôle dans la production de certaines maladies infectieuses actuelles, comme elle le pourrait jouer dans l’apparition de maladies nouvelles. La démonstration de cette hypothèse nous échappe et nous échappera sans doute toujours. Il y aurait exagération de la part de ceux qui l’adopteraient à lui donner le pas sur l’opinion qui considère l’acquisition de la virulence par les microbes comme un fait d’adaptation pro-