Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/152

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Alors que le nombre, qui nous paraît cependant notable des bactéries pathogènes, est tout à fait insignifiant à côté de celui des bactéries inoffensives et que les premières tirent, de toute évidence, leur origine des secondes, il n’existerait que des inframicrobes pathogènes. On comprend mal, dans ces conditions, d’où ces infiniment petits pourraient provenir.

Les formes ancestrales des bactéries pathogènes ont pu devancer, dans leur apparition, les animaux supérieurs puisque les bactéries sont capables de la vie saprophytique. Quand et comment seraient apparus les inframicrobes, incapables de vivre en dehors des êtres qu’ils infectent ? N’est-il pas logique de leur donner pour origine les bactéries puisque précisément certaines se multiplient sous formes de granules, c’est-à-dire d’inframicrobes.

Une autre singularité, que seule notre hypothèse éclaire, est ce lien que l’on rencontre entre

    et spécifiques, puisque chaque bactériophage agit sur une bactérie particulière. Si l’on admet que les bactériophages sont des inframicrobes, l’opinion la plus vraisemblable sur leur origine est celle qui en fait une forme invisible de la bactérie qu’ils attaquent et à laquelle ils sont liés spécifiquement. Ce seraient donc des inframicrobes pathogènes, mais dont la virulence s’exercerait sur les bactéries et non sur les êtres supérieurs (animaux ou plantes).