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leuse, est doué de virulence. Celui de la lèpre aussi.

Il existe donc, pour un certain nombre de bactéries tout au moins, des formes très petites, même invisibles, filtrantes et qui sont douées d’un pouvoir pathogène. Or, ces deux propriétés, invisibilité (filtrabilité) et virulence, sont précisément celles qui caractérisent les inframicrobes. On est donc en droit de se demander si ceux-ci n’ont pas leur origine dans des microbes visibles, si, par conséquent, ils ne représentent pas des bactéries ayant, du fait d’une adaptation millénaire à l’organisme des êtres supérieurs, perdu la faculté de se reproduire par division transversale pour ne plus se multiplier que sous la forme de granules.

Nous avons soutenu le premier cette opinion. En dehors des faits que nous venons de rappeler et dont les plus importants sont ceux qu’ont révélé nos études des spirochètes, nous pouvons donner, à l’appui de notre hypothèse, d’autres arguments.

Il est tout d’abord un fait singulier, inexplicable autrement que par notre conception, c’est qu’on ne connaît pas d’inframicrobes saprophytes[1].

  1. Il n’est pas, en effet, démontré que les bactériophages soient des êtres vivants. On sait qu’on désigne sous ce nom des éléments ou principes, caractérisés par la propriété de dissoudre certaines bactéries