Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/168

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avant nous, des longues guerres. Les troupes indigènes du nord de l’Afrique auraient apporté, non pas une fois, mais régulièrement avec elles le typhus et les poux ; la maladie aurait sévi, se serait propagée sans qu’on ait su comment, elle aurait gagné l’autre front, contaminé, de son côté, par les contingents venus des provinces slaves des empires centraux, où le typhus existe, et, des deux côtés, assailli les populations civiles. Avant la cinquième année de massacres, le typhus aurait terminé la guerre en déterminant la plus horrible mortalité que les hommes eussent jamais connue. Pour empêcher ce désastre, il a suffi qu’on connaisse le rôle du pou. Les troupes indigènes, introduites en France, avaient, avant leur départ d’Afrique, été débarrassées de leurs parasites. La pullulation ultérieure de ces insectes dans les tranchées, se faisant en l’absence de malades atteints de typhus, n’a pas eu la conséquence terrible qu’elle aurait eue si cette mesure n’avait point été prise. De ce fait, les progrès de l’hygiène ont sauvé plus de vies que les projectiles ou les autres maladies n’en ont inutilement retranché en ces années sinistres.

Dans bon nombre de cas, la propagation criminelle d’une maladie infectieuse quelconque aurait