Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/21

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Ouvrons l’estomac d’un chien adulte qui vient de mourir, grattons, après l’avoir lavée, la surface de sa muqueuse, le scalpel ramènera les cellules de revêtement de celle-ci, les cellules épithéliales. Ce ne sont pas des cellules banales ; elles jouent un rôle dans la digestion et, d’ailleurs, ce que nous allons constater chez elles se constate tout aussi bien sur les cellules des glandes de l’organe. Délayons, pour suivre l’expérience, un peu du produit de râclage dans de l’eau salée, mettons une parcelle de cette suspension entre une lame et une lamelle de verre et portons la préparation, ainsi faite, à l’ultramicroscope.

Nous verrons que les cellules épithéliales de l’estomac du chien contiennent des microbes spiralés, énormes, occupant parfois la majeure partie de la cellule. Ce sont les spirella des auteurs normands.

L’estomac d’un chien nouveau-né ne montre rien de semblable ; mais il suffit d’attendre quelques heures pour que les spirella y paraissent. Elles sont venues de la mère, vraisemblablement par sa langue qui lèche le nouveau-né. L’infection, sans symptômes et sans gravité sans doute, date de la naissance et se maintient toute la vie. De quelle portée n’est pas cette leçon ? Quand on