Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/211

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entier d’extinction d’une maladie sur le globe que nous sommes ou nous sentons impuissants.

C’est que la maladie ne saurait se conserver et s’étendre que par la raison multiple, mais fragile des contacts. Lorsque nous en brisons une maille, les conséquences dépassent de beaucoup les résultats que nous enregistrons. Cet individu, cet animal que nous protégeons, c’était un des quelques maillons, peut-être le seul qui pouvait assurer, dans le moment, la continuité de la chaîne. Aussi, avec quelques coups de ciseaux, plus heureux que nous les estimons, la trame toute entière est détruite ; les fils nécessaires, irremplaçables ont cédé. La nature peut édifier quelquefois par hasard, elle ne peut réparer.

Ne désespérons donc pas. Ne désespérons pas de l’avenir, surtout de l’efficacité de nos méthodes pour la protection de ceux à qui nous pouvons les appliquer, hommes et bêtes.

LES FAIBLESSES DE L’EFFORT HUMAIN

Nous venons de voir que nous commettrions une erreur si nous surestimions notre adversaire. Nous en commettrions une autre toute pareille si nous croyions à la perfection de nos moyens.