Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/220

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nous offrent des exemples d’infections en voie de disparition. La poliomyélite (paralysie infantile) est, quand on l’observe à son début, extrêmement réduite dans ses symptômes généraux qui se résument en une fièvre sans caractères, d’une durée de quelques jours à peine. Cette fièvre laisse à sa suite des atrophies musculaires définitives très graves. Il est à supposer qu’autrefois la période fébrile de la maladie offrait un plus grand éclat et que, peut-être alors, la localisation nerveuse si sévère se montrait plus rare. Si la fièvre de début avait tout à fait manqué depuis qu’ont commencé les observations valables, on n’aurait sans doute pas su rattacher à un processus infectieux fébrile les symptômes de paralysie. Ils auraient paru constituer à eux seuls une maladie spéciale. Supposons la syphilis, modifiée du fait de son évolution naturelle ou du traitement de telle façon qu’elle se réduise à ses localisations nerveuses à longue échéance, paralysie générale et ataxie, nous nous trouverions devant des faits obscurs du même ordre.

Il est donc probable que, dans la voie d’atténuation progressive, d’effacement, les maladies infectieuses ont passé, passent, passeront par des formes inapparentes. Nous voyons l’impor-