Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/48

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se communiquer, de se transmettre, et cette tendance à la perpétuité est, l’homme l’a remarqué depuis longtemps, la caractéristique de la vie. Cependant, les esprits les plus avancés sur la route de la découverte ne parlaient que par analogie, n’éprouvaient que des pressentiments.

Pasteur est venu. Il s’attaqua d’abord au problème des fermentations. Il apportait, pour sa solution, un esprit méthodique et un lumineux bon sens. L’esprit méthodique l’a servi pour la démonstration des vérités que le bon sens lui révéla.

Rattacher à l’action d’un être figuré les phénomènes de fermentation nous paraît aujourd’hui idée aisée. Quand Pasteur osa l’exprimer, il eut contre lui le sentiment général, tant ses contemporains, après d’autres, faisaient un mauvais usage de leur raison. Toutes les hypothèses s’étaient succédées au cours des âges pour expliquer le phénomène : acte surnaturel, propriété inhérente à la matière, vertu semblable à celle qu’on attribuait à la prétendue pierre philosophale, forces aveugles. Les hommes raisonnaient sur les fermentations comme s’il s’était agi de faits d’ordre métaphysique ou de problèmes de science pure.

On connaissait bien, depuis Leeuwenhoek, l’in-