Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/53

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C’est la première maladie qu’il convient de montrer à un jeune étudiant. On crut donc pouvoir poser l’équation : Pneumocoque = Pneumonie. C’était elle que consacrait la loi de spécificité, imposée par le génie de Pasteur.

Or, pneumocoque et pneumonie ne sont point termes de même étendue. On ne tarda pas à retrouver le pneumocoque, en dehors de la pneumonie, dans des inflammations du poumon moins classiques, tantôt à foyers étendus, mais superficiels, comme la congestion pulmonaire de Woillez, tantôt à petits foyers distincts, mobiles d’un jour à l’autre comme certaines broncho-pneumonies. On découvrit ensuite le même microbe, en dehors du poumon, dans des foyers de suppuration qui tantôt accompagnent, font suite à la pneumonie franche : pleurésies, péricardites, méningites, tantôt se montrent après une réaction pulmonaire fugace, tantôt sans réaction pulmonaire appréciable. Le pneumocoque a été retrouvé dans certaines angines, dans des conjonctivites de type spécial. Il peut se rencontrer dans la salive de gens bien portants. C’est même là qu’il avait été vu pour la première fois, non par Talamon, mais par Pasteur qui pensa lui attribuer un rôle dans la rage. Lorsqu’il se rencontre chez les personnes