Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/55

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plus guère se rencontrer qu’exceptionnellement, en dehors de l’enfance et de l’adolescence. On a l’impression qu’obéissant à la règle générale sur laquelle nous reviendrons et qui veut que toute maladie se transforme avec le temps, cette pneumonie classique soit en voie de disparition. Et il est déjà difficile, au moyen des seuls symptômes cliniques, de la distinguer d’autres pneumonies dues à l’action sur le poumon de microbes qui ne sont pas des pneumocoques : bacille de Friedlaender, streptocoque, microbe de la peste.

Cependant passons ; il y a de meilleurs exemples. La fièvre typhoïde en est un.

Depuis la découverte de son agent pathogène par Eberth, l’équation spécifique pose : Fièvre typhoïde = Bacille typhoïde (bacille d’Eberth).

Or, l’ensemble des symptômes (des lésions aussi) qui caractérise la fièvre typhoïde peut être entièrement reproduit par des microbes du même groupe que le bacille typhoïde quoique tout à fait distincts par des réactions de laboratoire et doués d’ailleurs souvent de propriétés pathogènes pour certains animaux, alors que le bacille d’Eberth en est dépourvu. Si bien que, si la fièvre typhoïde constitue une maladie infectieuse de type défini cliniquement, les microbes qui produisent cette