Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/64

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que grâce à l’existence des gens malades dont certains ne souffrent que d’atteintes légères et qui passent inaperçues ; grâce aux convalescents surtout qui conservent longtemps (des semaines, des mois, des années) tels de ces germes dans leur intestin, leur vésicule biliaire, leur vessie et renouvellent ainsi la souillure des eaux.

Vainement nous chercherions une manière de raison dans le fait qu’un microbe quitte son réservoir de virus pour contaminer un individu bien portant. Tout est effet des circonstances, des contacts.

Il est des cas cependant où la pénétration d’un germe en nous est liée, suivant l’heureuse expression de F. Mesnil, à un acte physiologique. Elle emprunte à la nature de cet acte une apparence rationnelle. Tel est le mécanisme par lequel certains moustiques, les anophèles, nous inoculent l’hématozoaire du paludisme. Ce microbe existe chez l’homme malade ; il subit, dans son sang, dans certains de ces organes une évolution dont la régularité se traduit par le caractère cyclique des accès paludéens (fièvres tierces, fièvre quarte). Cette évolution aboutit à la production de formes asexuées, capables de se reproduire indéfiniment ou du moins très longtemps dans l’organisme de