Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/93

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risée par de grandes facilités de contact, mieux encore si ces deux conditions se rencontrent à la fois, les maladies peuvent frapper, dans un temps très court, un grand nombre d’individus appartenant à la même espèce. Il y a alors épidémie.

Il est exceptionnel qu’une maladie épidémique frappe plus d’une espèce. La constance de tous les facteurs favorables est en effet nécessaire pour créer l’enchaînement fragile de circonstances sans lequel la nature rate son œuvre. Variole, rougeole, scarlatine, typhus, fièvres récurrentes, fièvre typhoïde, fièvre jaune, choléra, méningite cérébrospinale, poliomyélite, grippe, paludisme sont des maladies propres à l’homme, comme la fièvre aphteuse l’est aux bovidés, la clavelée au mouton, les pestes porcines au porc, la peste aviaire aux oiseaux. Par exception, les épidémies de peste bubonique sont communes à l’homme et à certains rongeurs, en particulier les rats.

Toutefois, de cette constatation clinique, il ne se suit pas fatalement qu’une espèce animale ne joue ou ne puisse jouer un rôle, encore insoupçonné, dans la conservation et la propagation d’une maladie épidémique chez une autre espèce. Il suffirait, pour cela, que, voisine par sa vie de l’espèce que l’épidémie frappe, elle fût sensible