Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à cette maladie sous une forme inapparente. Mais de tels faits, s’ils paraissent probables, n’ont pas encore été reconnus.

Dans les conditions d’observation actuelle des épidémies, l’espèce sensible paraît être aussi celle qui conserve le virus. C’est donc par passages incessants d’un sujet atteint à un sujet neuf que la maladie s’entretient. Lorsque les contacts se multiplient, lorsque des souffrances collectives (guerres, disettes, misères) font disparaître les résistances naturelles ou acquises, lorsqu’un certain nombre d’années, écoulées depuis la dernière épidémie, ont amené la perte de l’immunité consécutive à la première atteinte, la contagion, au lieu de ne trouver devant elle que de rares sujets sensibles, en rencontre subitement un grand nombre. Elle peut alors frapper la plupart des membres d’une agglomération humaine ou animale, dévaster une région.

Toutes les maladies ne peuvent pas profiter de ces facilités. Les plus contagieuses trouvent leur barrière dans les conditions mêmes qui sont nécessaires à leur propagation : Pas d’épidémies possibles de typhus ou de récurrente mondiale là où manque le pou ; pas de paludisme ou de fièvre jaune sans la présence des espèces particulières