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de moustiques qui assurent la transmission ; pas d’épidémies de typhoïde, de dysentérie, de choléra (sauf exception) sur les populations qui bénéficient d’une bonne hygiène alimentaire, d’eaux pures.

La plupart des maladies épidémiques rencontrent d’autre part, le principal obstacle à leur expansion dans la résistance conférée par une première atteinte. Cette résistance peut être forte comme dans le cas de la rougeole ; elle peut ne pas dépasser quelques années, même quelques mois comme dans la grippe, la fièvre aphteuse, dont les épidémies reparaissent aux lieux déjà frappés quand les circonstances s’y prêtent et que les immunités acquises sont perdues.

Nos méthodes de vaccination préventive s’opposent de plus en plus activement à la formation des épidémies. Il ne faut pas oublier que la nature n’agit pas d’après un programme préconçu, que ses plus belles réussites (les grandes épidémies pourraient passer pour son chef-d’œuvre) ne sont qu’effet des circonstances.

De même, une fois déclarée, l’épidémie évolue suivant les facilités qu’elle rencontre. Plus ces facilités sont grandes, plus violente est l’épidémie et, pour une agglomération donnée, plus courte. Quand la contagion ne trouve plus devant elle