non seulement déborder de douleur et de pitié, mais
aussi de nouveaux et dïrrésistibles désirs. Celui qui
voudrait délivrer l’art et lui rendre se sainteté profanée
devrait-d’abord-se délivrer lui-même de l’àme
moderne ; ce n’est qu’après avoir retrouvé son innocence
qu’i.l’pourra découvrir l’in-noeence de l’art ; il lui
restera à se soumettre à deux grandes purilîcations et à
une double consécration. S’il sortait vainqueur de l’épreuve,
si, du fond de son· ame délivrée, il parlait aux
hommes le langage de son art délivré, il se verrait plus
que jamais exposé au plus grand danger, forcé au
plus rude combat ; car les hommes le réduiraient en
morceaux, lui et son art, plutôt que d’avouer à quel point
ils sont saisis de honte à leur aspect. Il ne serait pas
impossible que le seul rayon de lumière que pût espérer
notre époque, que la délivrance de l’art restât un événement
réservé à quelques âmes solitaires, tandis que le.
grand nombre supporterait indéfiniment la contemplation
de la lueur vacillante et enfumée d’un art à
leur usage. Ils ne veulent pas la lumière, mais l’éblouissement ;
ils détestent la lumière, lorsque c’est sur eux
qulelle jette ses rayons.
C’est pour cela’qu’ils évitent le nouveau messager de lumière ; mais ce messager les suit, poussé par l’amour qui l’a fait naître et il veut les soumettre. ce I l vous faut être initié à mes mystères, leur dit-il, vous avez besoin de leurs purifications et de leurs émotions. Faites-en l’essai pour votre salut, abandonnez les sombres parages de la nature et de la ·vie que vous semblez seuls connaître !’ Je vous conduirai dans un mondequi, lui aussi, est réel. Vous direz vous-mêmes, lorsque vous quitterez ma ca-