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Page:Nietzsche - Considérations Inactuelles, II.djvu/176

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vernepour retourner au grand jour qui est le votre, laquelle des deux existences est la plus réelle, où est en V A I réalité le jour et où est la caverne. La nature, vue de l’intérieur, est bien plus riche, plus puissante, plus délicieuse, plus féconde ; tel que vous vivez d’ordinaire vous ne pouvez la connaître. Apprenoz à redevenir vous ; même partie intégrante de la nature et laissez-vous en-V suite transformer avec elle et par elle sous l’empire de mon incantation d’amour et de mon incantation du feu. »

C’est l’art de Wagner dont’la voix parle ainsi aux ’ hommes. Si nous autres, enfants d’une époque misérable, nous sommes les premiers à entendre cette voix, nous voyons en cela précisément une preuve q-· ; cette époque est digne d’une profonde pitié et que d’une façon générale la musique véritable participe du destin et a son origine dans une loi primordiale ; car il n’est pas possible e d’expliquer par un absurde hasard qu’on l’entende précisément aujourd’hui. Un Wagner apparaissant par hasard A eût été écrasé parla prédominance de l’élément contraire où il a été jeté. Mais sur la genèse du vrai Wagner plane une nécessité qui en est la justification et la glorification. L’art de Wagner, considéré à son origine, est le plus beau des spectacles, quelque douloureux que pût être ’cette genèse, car la raison, l’ordre, le but ysont partout visibles. Sans la joie d’u11 pareil spectacle, Vobservateur estimera bienheureuses les douleurs mêmes de cette ges”tation et il se rendra compte avec joie que toutes choses contribuent nécessairement au bonheur et au profit d’une nature prédestinée, quelle que soit la dure école qu’elle ’aità traverser ;·il verraà quel point chaque victoire aug-