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Page:Nietzsche - Considérations Inactuelles, II.djvu/91

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blie complètement les mélanges et les combinaisons qui Q, ont été nécessaires à sa protection. Il y a cependant des moments où il Faut y penser et en faire souvenir, o’est, quand l’importance du savant par rapport à la culture est mise en question. Car celui qui sait observer s’apeIcevra que le savant, conformément à sa nature, est inféczorfd, ce qui est une conséquence de sa formation, et ·qu’il. est animé d’une sorte de haine naturelle contre les hommes féconds. Ceci explique pourquoi, de tous “’ temps, les génies et les savants se sont combattus. Les uns veulent tuer la nature, la décomposer et la comprendre, les autres entendent l’augmenter par une nou- ’t velle nature vivante., Il en résulte, par conséquent, une opposition de » sentiments - et ç d’activités. Les époques complètement heureuses n’avaient’pas besoin du savant etl’igno1·aient, les époques malades et rechignéesle considéraient comme l’homme le plus élevé et le plus digue et le plaçaient au premier rang. ’ i.

Qui donc serait assez médecin pour pouvoir dire où en est notre temps quant à l’état de santé et quant aux 1 ’-’’ ’ maladies ? Ce qu’il y ade certain, c’est que, maintenant encore, sur bien des domaines, le Savantest estimé trop haut ; voilà pourquoi son influence est néfaste, ·sur— toutpour ce qui concerne le génie x1aissant. Le savant n’a 1 pas de cœur pour la misère de celui-ci ;- ilparle de lui avec une voix sévereetri froide, et trop vite il hausse lesépaules lorsqu’il se trouve en présence de quelque chose d’éI ;1·ahge et d’absurde dont il n’a ni le temps ni l’envie de s’occuper. Lui aussi ne sait pas quel est le hutde la culture..

Mais, pour parler dfune façon plus générale, à quel résultat sommes-nous arrivés par toutes ces considéra-