commandements humains, mais sans pourtant
mettre en péril par là le « salut éternel des âmes »
et leurs relations avec la divinité. Si l’homme réussit
à la fois à acquérir la conviction philosophique
de la nécessité absolue de toutes les actions et de
leur complète irresponsabilité, de la convertir en
chair et sang, alors disparaîtra aussi ce reste de
remords de conscience.
Si maintenant le chrétien, comme j’ai dit, a été amené au sentiment de mépris de lui-même par quelques erreurs, donc par une fausse explication anti-scientifique de ses actions et de ses sentiments, il doit remarquer avec un extrême étonnement comment cet état de mépris, de remords de conscience, de déplaisir en général, ne tient pas, comment à l’occasion des heures arrivent où tout cela lui a fui de l’âme et où il se sent de nouveau libre et courageux. En vérité, c’est le contentement de soi-même, le bien-être dans sa propre force, de concert avec l’affaiblissement nécessaire de toute excitation profonde par le temps, qui a remporté la victoire : l’homme s’aime de nouveau, il le sent, — mais précisément cet amour neuf, cette neuve estime de soi lui apparaît incroyable, il ne peut y voir que la descente tout imméritée d’un rayon de la grâce d’en-haut. Si auparavant il croyait dans toutes les