impressions percevoir des avertissements, des menaces, des punitions et toutes sortes d’indices du
courroux divin, il se fait maintenant une interprétation qui donne accès dans ses épreuves à la
bonté divine ; cet événement lui advient aimable,
cet autre comme une indication secourable, un troisième, et notamment toute sa disposition joyeuse,
comme une preuve que Dieu est généreux. De
même qu’auparavant, surtout dans l’état de déplaisir, il trouvait de ses actions une explication fausse,
de même à présent de ses impressions ; sa disposition consolée est par lui connue comme l’effet d’une
puissance régnant hors de lui, l’amour avec lequel
au fond il s’aime lui-même lui apparaît comme un
amour divin ; ce qu’il nomme grâce et prélude de
la rédemption est en réalité grâce envers lui-même,
rédemption de lui-même.
Ainsi : une psychologie fausse déterminée, une
certaine espèce de fantaisie dans l’interprétation de
ses mobiles et de ses aventures, est la condition
nécessaire de ce qu’un homme devient chrétien et
ressent le besoin de la rédemption. Voit-on clair
dans cet égarement de la raison et de l’imagination,
on cesse d’être chrétien.
De l’ascétisme et de la sainteté chrétienne. —