prête un appui ; l’orgueil est leur consolation,
lorsque la passion et l’intelligence de leur acte s’affaiblissent. Ainsi : au fond, même ces actes de
renoncement à soi-même ne sont pas non plus
moraux, en tant qu’ils ne sont pas expressément
accomplis en vue d’autrui ; il vaut mieux dire
qu’autrui ne donne au cœur surexcité qu’une occasion de se soulager par ce renoncement.
L’ascète aussi cherche à se rendre la vie légère ; et cela d’ordinaire par une soumission complète à une volonté étrangère ou à une loi et à un rituel étendus ; à peu près de la même façon que le brahmane ne laisse plus rien à sa propre détermination et se détermine à chaque minute par un précepte sacré. Cette soumission est un puissant moyen pour se faire souverain de soi-même ; on est occupé, partant sans ennui, et l’on n’a d’autre part aucune excitation de la volonté propre et de la passion ; l’acte consommé, point de sentiment de responsabilité et par conséquent point de tourments de repentir. On a une fois pour toutes renoncé à sa volonté propre, et c’est plus facile que de n’y renoncer qu’une fois par hasard ; tout comme il est plus facile de renoncer tout à fait à un désir que d’y tenir une mesure. Si nous pensons à la situation actuelle de l’homme vis-à-vis de l’État,