ment parce qu’ils ne reconnaissent pas aux lecteurs
ordinaires la capacité de saisir la mesure que suivait
la période dans sa première forme : c’est pourquoi
ils leur donnent une facilité, en accordant la
préférence à des rythmes plus connus. — Cet égard
à l’incapacité rythmique du lecteur actuel a déjà
arraché maint soupir, car beaucoup de choses lui
ont été déjà sacrifiées. — Est-ce qu’il n’en arrive
pas de même à de bons musiciens ?
L’incomplet comme attrait artistique. — L’incomplet
produit souvent plus d’effet que le complet,
notamment dans le panégyrique : pour son
but, on a besoin précisément d’une piquante lacune,
comme d’un élément irrationnel, qui fait miroiter
une mer devant l’imagination de l’auditeur
et, pareil à une brume, couvre le rivage opposé,
par conséquent les bornes de l’objet qu’il s’agit de
louer. À citer les mérites connus d’un homme, si
on est complet et étendu, on fait toujours naître le
soupçon que ce soient làses seuls mérites. L’homme
qui loue complètement se met au-dessus de celui
qu’il loue, il semble le voir de haut. C’est pourquoi
le complet produit un effet d’affaiblissement.
Précaution en écrivant et en enseignant. —