conquis un immense empire de moyens symboliques,
par la chanson, l’opéra et cent formes d’essais
de peinture par les sons. La « musique absolue »
est ou bien une forme en soi, au stade grossier de
la musique où le son mesuré et diversement accentué
cause du plaisir en général, ou bien le symbolisme
des formes parlant à l’entendement sans
l’aide de la poésie, après que dans une longue évolution
les deux arts ont été unis et qu’enfin la
forme musicale est entièrement chargée de fils
d’idées et de sentiments. Les hommes qui sont restés
en arrière dans l’évolution de la musique peuvent
sentir le même morceau d’une façon toute
formelle, là où les plus avancés entendent tout
symboliquement. En soi, aucune musique n’est
profonde ni significative, elle ne parle point de
« volonté », de « chose en soi » ; c’est là chose que
l’intellect ne pouvait s’imaginer qu’en un siècle qui
avait conquis pour le symbolisme musical tout le
domaine de la vie intérieure. C’est l’intellect lui-même
qui a seulement introduit cette signification
dans les sons : de même qu’il a également mis
dans les rapports de lignes et de masse en architecture
une signification, qui de soi est tout à fait
étrangère aux lois mécaniques.
Geste et langage. — Plus ancienne que le lan-