gage est l’imitation des gestes, qui se produit involontairement
et, maintenant encore, malgré une
restriction générale du langage des gestes et une
domination acquise des muscles, est si forte que
nous ne pouvons regarder un visage en mouvement
sans innervation de notre visage (on peut
observer que la feinte d’un bâillement provoque,
chez une personne qui la voit, un bâillement naturel).
Le geste imité ramenait celui qui l’imitait au
sentiment qu’il exprimait dans le visage ou le
corps de l’imité. C’est ainsi que l’on apprenait à
se comprendre : c’est ainsi encore que l’enfant
apprend à comprendre la mère. En général, des
sentiments douloureux peuvent bien s’exprimer
aussi par des gestes, qui causent de leur côté une
douleur (par exemple s’arracher les cheveux, se
frapper la poitrine, défigurer et contracter violemment
les muscles de la face). Inversement : des
gestes de plaisir étaient eux-mêmes plaisants et se
prêtaient par là facilement à la communication de
l’intelligence (le rire étant la manifestation du chatouillement,
qui est plaisant, servait à son tour à
l’expression d’autres sensations plaisantes). Dès
qu’on s’entendait par gestes, il pouvait naître à son
tour une symbolique des gestes : je veux dire qu’on
pouvait s’entendre sur un langage de sons, à la
condition qu’on produisît d’abord le son et le geste
(auquel il s’ajoutait comme symbole), plus tard seuement
le son. — Il semble alors qu’à une époque
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HUMAIN, TROP HUMAIN