L’au-delà dans l’art. — Ce n’est pas sans un profond
chagrin qu’on s’avoue que les artistes de tous
les temps, dans leurs aspirations les plus hautes,
ont rapporté précisément ces représentations à une
explication céleste, que nous connaissons aujourd’hui
pour fausse : ils sont les glorificateurs des
erreurs religieuses et philosophiques de l’humanité,
et ils n’auraient pu l’être sans la foi en leur vérité
absolue. Or, si la foi en une telle vérité diminue,
les couleurs de l’arc-en-ciel pâlissent autour des
fins extrêmes de la connaissance et de l’illusion
humaine : ainsi cette espèce d’art ne peut plus
refleurir, qui, comme la Divine Comédie, les
tableaux de Raphaël, les fresques de Michel-Ange,
les cathédrales gothiques, suppose non seulement
une signification cosmique, mais encore une signification
métaphysique des objets de l’art. Il se fera
une émouvante légende de ce qu’il ait pu exister
un tel art, une telle foi d’artistes.
La Révolution dans la poésie. — La sévère contrainte que les auteurs dramatiques français s’imposaient par rapport à l’unité d’action, de lieu et de temps, à la structure du style, du vers et de la phrase, au choix des mots et des pensées, fut