dans la réminiscence de l’art vrai : sa poésie était
devenue un auxiliaire de la réminiscence, de l’intelligence
des époques d’art antique, au loin reculées.
Ses demandes étaient, à la vérité, irréalisables
par rapport à la puissance de l’âge moderne, mais
le chagrin qu’il en ressentait fut largement surpassé
par la joie qu’un jour elles seraient réalisées et
que nous aussi nous pourrons encore participer à
cette réalisation. Pas d’individus, mais des masques
plus ou moins idéaux ; pas de réalité, mais une
généralité allégorique ; les caractères d’époque, les
couleurs locales, volatilisés presque jusqu’à l’invisible
et rendus mythiques ; la sensation actuelle et
les problèmes de la société actuelle resserrés en les
formes les plus simples, dépouillés de leurs qualités
attractives, surexcitantes, pathologiques, rendues
sans effet dans tout autre sens que le sens
artistique ; pas de matières et de caractères neufs,
mais les anciens, dès longtemps accoutumés, dans
une série toujours continuée de revivification et
de reformation : voilà l’art tel que Gœthe le comprenait
tardivement, tel que les Grecs et aussi les
Français le pratiquaient.
Ce qui reste de l’art. — Il est vrai, l’art a une valeur bien plus grande dans certaines hypothèses métaphysiques, par exemple si la croyance est