son mouvement, comme objet d’évolution régulière,
— cette théorie a pris racine en nous, elle
vient maintenant au jour comme un besoin tout
puissant de connaissance. On pourrait abandonner
l’art, qu’on ne perdrait pas pour cela la faculté
apprise de lui : de même qu’on a abandonné la
religion, mais non les élévations et les transports
de l’âme conquis grâce à elle. Comme l’art plastique
et la musique mesurent la richesse de sentiments
réellement conquise et gagnée par la religion, de
même, après une disparition de l’art, l’intensité et
la multiplicité des joies de la vie qu’il a implantées
demanderaient encore satisfaction. L’homme de
science est le développement ultérieur de l’artiste
Crépuscule de l’art. — De même que dans la vieillesse on se souvient du jeune âge et qu’on célèbre des fêtes du souvenir, de même l’humanité se laisse aller à considérer l’art comme un souvenir ému des joies de la jeunesse. Peut-être que jamais auparavant l’art n’a été compris avec tant de profondeur et d’âme qu’au temps actuel, où la magie de la mort semble jouer autour de lui. Qu’on pense à cette ville grecque de l’Italie méridionale, qui, un seul jour de l’année, célébrait encore ses fêtes grecques, en se lamentant et pleurant de voir la barbarie étrangère triompher chaque jour