l’« état parfait », étant donné que des individus
inertes seuls y auront place. Christ, au contraire,
qu’il nous plaît de considérer une fois comme le
cœur le plus chaud, réclamait l’abêtissement des
hommes, se mettait du côté des pauvres d’esprit et
arrêtait la production de la grande intelligence : et
c’était logique. Le type opposé, le sage parfait —
on peut bien le dire d’avance — sera nécessairement
aussi opposé à la production d’un Christ. —
L’État est une habile organisation pour la protection
des individus les uns contre les autres : si l’on
exagère son ennoblissement, il arrivera enfin que
l’individu sera par lui affaibli, voire dissous —
qu’ainsi le but original de l’État sera anéanti de la
façon la plus radicale.
Les zones de la civilisation. — On peut dire par comparaison que les époques de la civilisation répondent aux zones des divers climats, sauf que celles-là sont à la suite les unes des autres et non, comme les zones géographiques, à côté les unes des autres. En comparaison de la zone tempérée de civilisation, dans laquelle notre lâche est de passer, la dernière fait en gros l’impression d’un climat tropical. Violents contrastes, brusque succession de jour et de nuit, chaleur et magnificence de coloris, l’adoration de tout ce qui est soudain,