aux époques de civilisation informe et rudimentaire, croyait apprendre à connaître un second monde réel ; là est l’origine de toute métaphysique.
Sans le rêve, on n’aurait pas trouvé l’occasion de
distinguer le monde. La division en âme et corps
se rattache aussi à la plus ancienne conception du
rêve, de même que la croyance à une enveloppe
apparente de l’âme, partant l’origine de toute
croyance aux esprits, et vraisemblablement aussi
de la croyance aux dieux. « Le mort continue à
vivre ; car il apparaît aux vivants dans le rêve » :
c’est ainsi qu’on raisonna jadis, durant beaucoup
de milliers d’années.
L’esprit de la science puissant dans le détail, non dans le tout. — Les moindres domaines séparés de la science sont traités de façon purement objective : les grandes sciences générales au contraire mettent, considérées comme un tout, cette question — question, il est vrai, tout idéale — sur les lèvres : pourquoi ? pour quelle utilité ? Par suite de cette préoccupation de l’utilité, elles sont, dans l’ensemble, traitées moins impersonnellement que dans leurs parties. Or, à propos de la philosophie, comme étant le sommet de toute la pyramide des sciences, la question de l’utilité de la connaissance en général se trouve involontairement