le marché prendre aussi leurs faiblesses et leurs
vices ; cela, comme j’ai dit, on peut l’obtenir. Mais
comment supporterons-nous l’état de transition
amené par là, lequel peut lui-même durer plus
d’un siècle, durant lequel les sottises et les injustices féminines, leurs antiques attaches, prétendront encore l’emporter sur tout l’acquis, l’appris ?
Ce sera le temps où la colère constituera la passion
proprement virile, la colère de voir tous les arts et
les sciences inondés et engorgés d’un dilettantisme
inouï, la philosophie mourant sous le flux d’un
babil à perdre l’esprit, la politique plus fantaisiste
et plus partiale que jamais, la société en pleine
décomposition, parce que les gardiennes de la
morale ancienne seront devenues ridicules à leurs
propres yeux et se seront efforcées de se tenir à
tous égards en dehors de la morale. Si les femmes
en effet avaient en la morale leur plus grande puissance, à quoi devront-elles se prendre pour regagner une semblable mesure de puissance, une fois
qu’elles auront délaissé la morale ?
Esprit libre et mariage. — Les esprits libres vivront-ils avec des femmes ? En général, je crois que, pareils aux oiseaux véridiques de l’antiquité, étant ceux qui pensent et disent la vérité du présent, ils préféreront voler seuls.