pas à l’origine que l’organisme veut être entretenu ;
mais cette sensation paraît se faire sentir sans raison ni but, elle s’isole et se tient pour arbitraire.
Ainsi : la croyance à la liberté du vouloir est une
erreur originelle de tout être organisé, qui remonte
au moment où les émotions logiques existent en lui ;
la croyance à des substances inconditionnées et à
des choses semblables est également une erreur,
aussi ancienne, de tout être organisé. Or, étant
donné que toute métaphysique s’est principalement
occupée de substances et de liberté du vouloir, on
peut la désigner comme la science qui traite des
erreurs fondamentales de l’homme, mais cela
comme si c’étaient des vérités fondamentales.
Le nombre. — La découverte des lois du nombre s’est faite en se fondant sur l’erreur déjà régnante à l’origine, qu’il y aurait plusieurs choses identiques (mais en fait il n’y a rien d’identique), au moins qu’il existerait des choses (mais il n’y a point de « choses »). Rien que la notion de pluralité suppose déjà qu’il y a quelque chose qui se présente à plusieurs reprises : mais c’est là justement que règne déjà l’erreur, alors déjà nous imaginons des êtres, des unités, qui n’ont pas d’existence. — Nos sensations de temps et d’espace sont fausses, car elles mènent, si on les examine avec conséquence,