tout le reste qui est un don des dieux (du hasard) :
mais lui est de l’homme même.
Hommes solitaires. — Bien des hommes sont si
accoutumés à être seuls avec eux-mêmes qu’ils ne
se comparent pas du tout à d’autres, mais qu’ils
déroulent le monologue de leur existence dans un
cîatd’esprit paisible et gai, en bonnes conversations
avec eux-mêmes, et même en rires. Mais si on les
amène à se comparer à autrui, ils inclinent à une
subtile dépréciation d’eux-mêmes : au point qu’ils
faut les forcer à rapprendre d’autrui une bonne et
juste idée de soi : et encore, de cette idée apprise,
ils voudront toujours retirer et corriger quelque
chose. — Il faut donc concéder à certains hommes
leur solitude et ne pas être assez sot, comme on
fait souvent, pour les en plaindre.
Sans mélodie. — Il y a des hommes à qui un perpétuel repos sur soi-même et une disposition harmonique de toutes leurs facultés est tellement propre que toute activité en vue d’un but leur répugne. Ils ressemblent à une musique qui ne se compose que d’accords harmoniques longuement tenus, sans que jamais s’y montre même le commencement d’un mouvement mélodique enchaîné. Tout mouvement communiqué du dehors ne sert qu’à