Les meilleurs recéleurs. — Tous ceux qui sont
habitués au succès sont pleins d’astuce pour présenter
toujours leurs défauts et leurs faiblesses comme
de la force apparente : d’où il ressort qu’ils
connaissent ceux-ci particulièrement bien et qu’ils
savent s’en servir.
De temps en temps. — Il s’assit sous la porte de
la ville et il dit à quelqu’un qui y passait que c’était
là la porte de la ville. Celui-ci lui répondit
que, bien qu’il dise la vérité, il ne fallait pas avoir
raison trop souvent si l’on voulait en récolter de la
reconnaissance. Oh ! se prit-il à dire, je ne tiens
pas à la reconnaissance, mais, de temps en temps,
il est très agréable, non seulement d’avoir raison,
mais encore de garder raison.
La vertu n’a pas été inventée par les Allemands. — La noblesse et l’absence d’envie chez Goethe, la résignation altière et solitaire chez Beethoven, la suavité et la grâce du cœur chez Mozart, la virilité inébranlable et la liberté sous la loi chez Hændel, la vie intérieure, confiante et transfigurée, qui n’a même pas besoin de renoncer à la gloire et au succès, chez Bach ! — sont-ce là des qualités allemandes ? Mais, si ce n’est pas le cas, montrez-nous du moins à quoi doivent aspirer les Allemands et ce qu’ils peuvent atteindre.