à plusieurs conditions humaines, l’introduisant dans
le langage là où il y avait une lacune, à son grand
profit personnel, pour autant qu’il était moraliste
— dès lors il put parler de la « volonté » le mot de la
même façon dont Pascal en avait parlé —, le mot
« volonté » chez Schopenhauer dégénéra entre les
mains de son inventeur, à cause de sa rage philosophique
des généralisations, pour le plus grand
malheur de la science : car c’est faire de cette
volonté une métaphore poétique que de prétendre
attribuer à toutes les choses de la nature
une volonté ; enfin, on en a abusé par une fausse
objectivation, en vue de l’utiliser à toutes sortes
d’excès mystiques — et tous les philosophes à la
mode répètent et semblent savoir exactement que
toutes choses n’ont qu’une seule volonté et qu’elles
sont même cette seule volonté (ce qui voudrait dire,
d’après la description que l’on donne de cette volonté
une et universelle, que l’on veut absolument
avoir pour Dieu le stupide démon).
Contre les imaginatifs. — L’imaginatif nie la
vérité devant lui-même, le menteur seulement devant
les autres.
Inimitié contre la lumière. — Si l’on fait comprendre à quelqu’un qu’au sens strict il ne peut jamais parler de vérité, mais seulement de probabilité et des degrés de la probabilité, on découvre généralement, à la joie non dissimulée de celui que