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Page:Nietzsche - Humain, trop humain (2ème partie).djvu/365

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LE VOYAGEUR ET SON OMBRE



244.

Le renard des renards. — Un véritable renard n’appelle pas seulement trop verts les raisins qu’il ne peut atteindre, mais encore ceux qu’il atteint et dont il prive les autres.

245.

Le renard des renards. —Dans les relations intimes. — Quelle que soit l’étroite communion qui règne parmi certains hommes, sous leur horizon commun il y aura toujours pour eux quatre orientations différentes et à certaines heures ils s’en apercevront.

246.

Le renard des renards. —Le silence du dégoût. — Voici quelqu’un qui, en tant que penseur et en tant qu’homme, subit une transformation profonde et douloureuse et en rend un témoignage public. Mais les auditeurs ne s’en aperçoivent pas et s’imaginent qu’il est resté le même ! — Cette expérience douloureuse a déjà inspiré du dégoût à maint écrivain : il avait estimé trop haut l’intellectualité des hommes et à partir du moment où il s’est aperçu de son erreur, il s’est promis de se taire.

247.

Le renard des renards. —Sérieux des affaires. — Les affaires de certain homme riche et noble sont sa façon de se reposer d’une trop longue oisiveté tournée à l’habitude : c’est pourquoi il les traite avec autant de sérieux