culpabilité, condamnation et suicide ; que le malfaiteur
devienne son propre bourreau ! » — Ce christianisme placé la tête à l’envers — que serait-ce,
si ce n’était cela ? — est la dernière reprise dans la
lutte de la doctrine de la moralité absolue avec
celle de la contrainte absolue, — et ce serait là une
chose épouvantable si c’était autre chose qu’une
grimace logique, le geste horrible d’une idée qui.
succombe, — peut-être le spasme d’agonie du cœur
désespéré, avide de salut, à qui la folie murmure :
« Voici, tu es l’agneau qui porte les péchés de Dieu. »
— Il y a une erreur, non seulement dans le sentiment :
« je suis responsable », mais encore dans
cette opposition : « je ne le suis pas, mais il faut
pourtant que ce soit quelqu’un ». — Mais c’est cela
qui n’est pas vrai ! Il faut donc que le philosophe
dise comme le Christ : « Ne jugez point ! » Et la
dernière distinction entre les cerveaux philosophiques
et les autres, ce serait que les premiers veulent
être justes tandis que les seconds veulent être
juges.
Sacrifice. — Vous considérez le sacrifice comme
le signe distinctif de l’action morale ? — Réfléchissez
donc s’il n’y a pas un côté de sacrifice dans
chaque acte effectué d’une façon réfléchie, qu’il soit
bon ou mauvais.
Contre les inquisiteurs de la morale. — Il faut savoir tout ce dont un homme est capable, en bien