L’absorption et la non-absorption des poisons.
— Le seul argument définitif qui, de tous temps,
ait empêché les hommes d’absorber un poison, ce
n’est pas la crainte de la mort qu’il pourrait occasionner,
mais son mauvais goût.
Le monde privé du sentiment du péché. — Si
l’on n’exécutait que les actions qui n’engendrent
pas la mauvaise conscience, le monde humain serait
encore assez laid et fourbe : mais il serait moins
maladif et pitoyable qu’il ne l’est aujourd’hui. — Il
y eut de tous temps assez d’hommes méchants sans
conscience, mais il y eut aussi beaucoup de braves
et bonnes gens à qui manquait le sentiment de joie
que procure la bonne conscience.
Les consciencieux. — Il est plus commode
d’obéir à sa conscience qu’à sa raison : car, à
chaque insuccès, la conscience trouve en elle-même
une excuse et un encouragement. C’est pourquoi
il y a encore tant de gens consciencieux et si peu de
gens raisonnables.
Moyens opposés pour éviter l’amertume. — Pour certain tempérament, il est utile de pouvoir exprimer son dépit par des paroles : les discours l’assagissent. Un autre tempérament n’atteint toute