sés : mais s’ils nous incitent à une vertu, par exemple
le renoncement, la fidélité au devoir, l’ordre,
l’économie, la mesure, il faut les écouter, quelle que
soit la façon dont on les qualifie. Car, lorsque l’on
a atteint ce à quoi ils tendent, la vertu réalisée anoblit
à tout jamais les motifs lointains de nos actes,
grâce à l’air pur qu’elle fait respirer et au bien-être
moral qu’elle communique ; et, plus tard, nous n’accomplissons
plus ces mêmes actes pour les mêmes
motifs grossiers qui autrefois nous y incitaient,
L’éducation doit donc, autant que cela est possible,
forcer à la vertu, conformément à la nature de
l’élève : mais que la vertu elle-même, étant l’atmosphère
ensoleillée et estivale de l’âme, y fasse sa propre œuvre et y ajoute la maturité et la douceur.
Christianistes, et non pas chrétiens. — C’est
donc là votre christianisme ! — Pour mettre des
hommes en colère vous louez « Dieu et ses saints » ;
et quand vous voulez louer des hommes vous poussez
vos louanges si loin qu’il faut que Dieu et ses
saints se mettent en colère. — Je voudrais que
vous apprissiez du moins à avoir les allures chrétiennes,
puisque les douceurs d’un cœur chrétien
vous font défaut.
Impression de la nature chez les hommes pieux et irréligieux. — Un homme pieux et complet doit être pour nous un objet de vénération ; mais il dqit en être de même pour un homme complet, sincère-