cela. Mais l’enthousiaste porte sa bosse avec joie
et fierté : c’est une consolation de savoir que, par
le héros, le bonheur a augmenté dans le monde.
Le manque de conscience esthétique. — Dans
une école d’art, les véritables fanatiques sont ces
natures complètement inartistiques qui n’ont pas
pénétré même dans les éléments de l’esthétique et
du savoir-faire, mais qui sont empoignées violemment
par les effets élémentaires d’un art. Pour elles
il n’y a point de conscience esthétique — et, par
conséquent il n’y a rien qui pourrait les détourner
du fanatisme.
Comment l’âme doit se mouvoir d’après la musique nouvelle. — L’intention artistique que poursuit la musique nouvelle dans ce que l’on désigne aujourd’hui d’un terme fort, mais sans précision, par « mélodie infinie » peut être comprise clairement, si l’on descend dans la mer, perdant peu à peu l’assurance de la marche sur le fond incliné, pour s’abandonner enfin à la merci de l’élément agité : on est forcé de nager. La musique ancienne, celle que l’on faisait jusqu’à présent, dans un va et vient, tantôt maniéré, tantôt solennel, tantôt fougueux, allant soit plus vite soit plus lentement, vous forçait à danser : tandis que la mesure nécessaire, l’observation de certains degrés équivalents de temps et de force, exigeaient, dans l’âme de l’auditeur, une continuelle circonspection : le charme de cette mu-