ont eue à l’égard de leur propre force ; ils ont cherché
des puissances alliées, des intercesseurs, des
couvertures, — tel le poète qui appelle à son aide
la philosophie, le musicien qui a recours au drame
et le penseur qui s’allie à la rhétorique.
Se taire. — L’auteur doit se taire lorsque son
œuvre se met à parler.
Insignes du rang. — Tous les poètes et écrivains
qui sont amoureux du superlatif veulent plus qu’ils
ne peuvent.
Livres froids. — Le bon penseur compte sur
des lecteurs qui ressentent après lui la joie qu’il y
a à bien penser : en sorte qu’un livre qui a l’air
froid et sobre, s’il est vu par un œil juste, caressé
par le rayon de soleil de la sérénité intellectuelle,
peut apparaître telle une véritable consolation de
l’âme.
Artifice du balourd. — Le penseur lourd choisit généralement comme alliés la loquacité ou la solennité : au moyen de la première il croit s’approprier de la mobilité et de la limpidité ; au moyen de la seconde, il fait croire que sa qualité est l’effet d’un libre choix, d’une intention artis-