Page:Nietzsche - La Généalogie de la morale.djvu/129

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en l’accablant de railleries. Châtiment, moyen de créer une mémoire, soit chez celui qui subit le châtiment, — c’est ce qu’on appelle la « correction », — soit chez les témoins de l’exécution. Châtiment, paiement d’honoraires fixés par la puissance qui protège le malfaiteur contre les excès de la vengeance. Châtiment, compromission avec l’état primitif de la vengeance, en tant que cet état primitif est encore maintenu en vigueur par des races puissantes qui le revendiquent comme un privilège. Châtiment, déclaration de guerre et mesure de police contre un ennemi de la paix, de la loi, de l’ordre, de l’autorité, que l’on considère comme dangereux pour la communauté, violateur des traités qui garantissent l’existence de cette communauté, rebelle, traître et perturbateur, et que l’on combat par tous les moyens dont la guerre permet de disposer. —

14.

Cette liste n’est certainement pas complète, car il est évident que le châtiment trouve son utilité dans toutes les circonstances. Il me sera donc permis d’autant plus facilement de lui retirer une utilité