Page:Nietzsche - La Généalogie de la morale.djvu/249

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de la pénitence et de la rédemption, nous trouvons les épidémies d’épilepsie les plus épouvantables et les plus violentes que l’histoire connaisse, entre autres la danse de saint Guy et de saint Jean au moyen âge ; nous trouvons d’autre part des manifestations secondaires, telles que d’épouvantables paralysies, et de longues dépressions à la suite desquelles parfois le tempérament d’un peuple ou d’une ville (Genève, Bâle) tourne pour toujours à l’opposé de ce qu’il était ; — à ceci se rattache aussi l’hystérie des sorcières qui avait quelque chose de commun avec le somnambulisme (huit grandes épidémies rien qu’entre les années 1564 et 1605 — ; nous prouvons encore parmi les phénomènes analogues le délire collectif de ces fervents de la mort dont l’horrible cri : « evviva la morte ! » retentit dans toute l’Europe, interrompu par des idiosyncrasies, tantôt voluptueuses, tantôt enragées de destruction. Du reste, les mêmes alternatives de passions avec les mêmes intermittences et les mêmes sursauts s’observent encore aujourd’hui partout où la doctrine ascétique du péché est accueillie avec une ferveur marquée. (La neurose religieuse apparaît avec tous les symptômes du « haut mal », le fait n’est pas douteux. Ce qu’elle est ? Quæritur). En résumé,