Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/121

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lles ont eu cours jusqu’à présent, avec les valeurs des êtres affaiblis, des aliénés et des neurasthéniques : sous une forme plus bénigne, elles représentent les mêmes maux…

La valeur de tous les états morbides consiste en ceci, qu’il montrent sous un verre grossissant certaines conditions qui, quoique normales, sont difficilement visibles à l’état normal…

La santé et la maladie ne sont rien de foncièrement différent, comme se l’imaginait la médecine ancienne, comme le croient aujourd’hui encore certains praticiens. Il ne faut pas en faire des principes ou des entités distincts qui se disputent l’organisme vivant et en font leur terrain de lutte. Ce sont là des sottises et des bavardages qui ne servent plus à rien. En réalité, il n’y a entre ces deux manières d’être que des différences de degrés : c’est l’exagération, la disproportion, la non-harmonie des phénomènes normaux qui constitue l’état morbide (Claude Bernard).

De même que le mal peut être considéré comme de l’exagération, de la discordance, de la disproportion, de même le bien peut être un régime protecteur contre les dangers de l’exagération, de la discordance, de la disproportion.

La faiblesse héréditaire comme sensation dominante : cause des valeurs supérieures.

— L’affaiblissement considéré comme une tâche : l’affaiblissement des désirs, des sensations de plaisir