Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sion absurde qui s’appelle " idéalisme ". La mauvaise habitude est plus forte que la colère du désabusé.

85.

A comprendre : — que toute espèce de déchéance et d’indisposition a sans cesse aidé à créer les évaluations générales : que, dans les évaluations devenues dominantes, la décadence est même arrivée à la prépondérance : que nous n’avons pas seulement à lutter contre les conditions créées par la dégénérescence actuelle, mais que toute décadence, telle qu’elle exista jusqu’ici, s’est transmise et, par conséquent, est restée vivante. Une pareille aberration universelle de l’humanité qui se détourne de ses instincts fondamentaux, une pareille décadence générale des évaluations est le problème par excellence, la véritable énigme que l’" animal homme " donne à deviner au philosophe —.

86.

J’ai le bonheur, après des milliers d’années passées dans l’aberration et la confusion, d’avoir retrouvé le chemin qui mène à un oui et à un non.

J’enseigne de dire non en face de tout ce qui rend faible — de tout ce qui épuise.

J’enseigne de dire oui en face de tout ce qui fortifie, de ce qui accumule les forces, de ce qui justifie le sentiment de la vigueur.

Jusqu’à présent on n’a enseigné ni l’un ni l’aut