feste aujourd’hui encore vis-à-vis du juif : c’est la haine des classes libres et conscientes d’elles-mêmes, à l’égard de ceux qui se faufilent et allient les gestes timides et gauches à une suffisance insensée. Le Nouveau Testament est l’évangile d’une espèce d’hommes qui manque totalement de noblesse. Sa prétention à avoir plus de valeur que tout le reste, à réunir toutes les valeurs, présente en effet quelque chose de révoltant, — aujourd’hui encore.
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Le christianisme ne fait que reprendre la lutte qui existait déjà contre l’idéal classique, contre la région noble. De fait, toute cette transformation n’est qu’une adaptation aux besoins et au niveau d’intelligence à la masse religieuse d’alors : cette masse qui croyait à Isis, à Mithras, à Dionysos, à la " grande mère " et qui exigeait d’une religion qu’elle fut : 1) l’espoir de l’au-delà, 2) la sanglante fantasmagorie de la victime (le mystère), 3) l’action rédemptrice, la sainte légende, 4) l’ascétisme, la négation du monde, la " purification " superstitieuse, 5) la hiérarchie comme forme de la communauté. Bref, le christianisme s’adapte à l’anti-paganisme qui existait déjà et qui commençait à s’introduire partout, ces cultes qui furent combattus par Epicure… plus exactement à la religion de la basse classe, des femmes, des esclaves, des masses sans nobl