idée . Les ébauches de Nietzsche, mises au point par des surcharges et des ratures, n’ont pu être déchiffrées qu’a vec une peine inouie et la plus stricte exactitude philo logique. De plus, certaines notes étaient tracées d’une plume si rapide, les idées se pressant les unes après les autres, que le fil en est souvent interrompu et qu’il fal lat interpréter les abréviations de l’auteur. Ce n’est donc qu’après un examen de plusieurs années et des études de textes, reprises sans cesse, que établir
les copies scrupuleusement exactes et presque sans lacu nes qui servent de base à notre publication. Mais la difficulté ne vint pas seulement de la forme extérieure des aphorismes , leur sujet prêtait aussi à de fausses interprétations, car certaines idées,qui semblaient étroitement liées les unes aux autres, rentraient, à diffé rentes époques, dans un enchaînement tout différent et finissaient par prendre un ton dominant qui ne permet tait pas, malgré leur similitude, de les grouper dans un même chapitre.
Dans ces circonstances, il fallut renoncer complète ment à dresser un plan original de l’ensemble des maté riaux, et l’on peut considérer que c’était une chance ex ceptionnelle de posséder une disposition en vue de la quelle Nietzsche avait déjà fait l’amorce d’un classement, bien que cette disposition fût antérieure au plan défini tif. Pour celui-ci , bien que le livre premier, l’Anté christ, fût entièrement terminé, nous manquons,abstrac tion faite de la division en quatre livres et de quelques titres de chapitres, de toute espèce de point d’appui qui nous laisserait entrevoir sous quelle forme Nietzsche eût pu ordonner ses matériaux. Il ne nous restait donc plus qu’à essayer d’établir une division conforme au plan 4