livre toute la critique de la philosophie de la décadence moderne , que l’auteur avait certainement l’intention de donner. Nous éprouvons douloureusement cette lacune, mais nous ne pouvons même pas affirmer que le manus crit n’a jamais été écrit. Il est fort possible que ces notes aient disparu par un hasard malheureux, peu après que Nietzsche fut tombé malade - à une époque où personne de ceux qui en étaient chargés ne se souciait des papiers laissés par le philosophe. Chacun de ces quatre livres garde donc son côté d’im perfection , soit dans sa matière, soit dans son agence ment. On s’en apercevra peut-être de la façon la plus sensible dans le premier livre où deux des principales idées de Nietzsche , le nihilisme et la décadence, n’ont pu être fondues. On comprendra peut-être plus faci lement le rapport de ces deux idées entre elles par l’observation que fait Nietzsche à la page 35 . « Le nihilisme représente un état pathologique inter médiaire (- pathologique est l’énorme généralisation , la conclusion qui n’aboutit à aucun sens -) ; soit que les forces productives ne soient pas encore assez solides soit que la décadence hésite encore et qu’elle n’ait pas encore inventé ses moyens . »
Une lecture attentive facilitera, du reste, la solution de ces problèmes qui précédemment paraissaient incom préhensibles et, en tous les cas , incompatibles avec d’autres affirmations.
Pour ce qui en est du deuxième livre, la Critique des valeurs supérieures, il ne faut pas oublier que le cha pitre premier, « la Religion comme expression de la décadence », ne contient que les notes non utilisées par Nietzsche dans l’Antéchrist . Mais on reconnaît au carac >