efois à rejeter certaines actions, ce n’était pas la conscience : mais le jugement (ou le préjugé) au sujet des conséquences… L’approbation de la conscience, le sentiment de bien-être que cause la " paix avec soi-même " sont du même ordre que le plaisir d’un artiste devant son œuvre, — ils ne prouvent rien du tout… Le contentement n’est pas une mesure pour évaluer ce à quoi il se rapporte (tout aussi peu que le manque de contentement peut servir d’argument contre la valeur d’une chose. Nous sommes loin d’en savoir assez pour pouvoir évaluer la mesure de nos actions : il nous manque pour cela la possibilité de prendre un point de vue objectif : lors même que nous réprouverions un acte, nous ne serions pas juge, mais partie… Les nobles sentiments qui accompagnent un acte ne prouvent rien au sujet de la valeur de celui-ci : malgré un état d’élévation très pathétique, l’artiste peut accoucher d’une très pauvre chose. Il vaudrait mieux dire que ces impulsions sont trompeuses : elles détournent notre regard, notre force de jugement critique, elles détournent de la précaution, du soupçon que nous faisons une bêtise… elles nous rendent bêtes.
172.
L’idée qu’il appartient à l’humanité de résoudre une tâche générale, que dans son ensemble celle-ci tend vers un but quelconque, cette idée très ob